Coups de poing sur un cochon : la vidéo choc de L214 sur l'abattoir de Bazas dans le Sud-Gironde
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L'association L214 réclame la fermeture d'urgence de l'abattoir de Bazas, mettant en avant les "souffrances extrêmes" endurées par les animaux. La préfecture de la Gironde ordonne une nouvelle inspection sans délai sur le site du Sud-Gironde.
Dans une nouvelle vidéo choc publiée ce mercredi 26 juillet, L214 dénonce les pratiques de l'abattoir de Bazas dans le Sud-Gironde. Les images montrent notamment "des coups d'aiguillon électrique dans l'anus d'un bovin", des porcelets conscients alors qu'ils sont saignés ou encore le "coup de poing d'un employé sur un cochon suspendu". Face à des pratiques et des installations "en violation grave de la réglementation", l'association porte plainte contre l'abattoir pour "cruauté et sévices graves".
"Des animaux qui vivent des souffrances extrêmes"
Responsable des affaires publiques de L214, Samuel Airaud décrit "des coups d'aiguillon électrique qui sont donnés dans les yeux et dans l'anus des animaux pour les faire avancer et reculer. On voit que régulièrement des cochons, des bovins ou des moutons sont égorgés après avoir repris conscience. Des coups de pistolet à tige perforante peuvent être donnés à différentes reprises sur des porcelets. Des actes qui ont parfois lieu en présence des services vétérinaires sans que ces derniers ne semblent réagir."
L'abattoir de Bazas passait pourtant pour un modèle du genre. Les bovins et ovins sont "majoritairement issus d'élevage locaux et plein air", ajoute L214, et "la viande est commercialisée en direct des producteurs, en boucherie et supermarché, notamment sous IGP Bœuf de Bazas, IGP et Label Rouge Bœuf de Chalosse, IGP Agneau de Pauillac et sous agriculture biologique."
La gestionnaire de l'abattoir annonce une plainte contre L214
Géré par une société d'économie mixte à opération unique (Semop), l'abattoir public de Bazas a comme gestionnaire la Communauté de communes du Bazadais. Sa présidente Nicole Coustet n'a pas tardé à réagir à la publication de la vidéo de L214. "Bien sûr, je relève des gestes qui sont inappropriés comme le coup de poing à un porc. Après les bêtes qui sautent dans leur box et le sang, ça ne me choque pas, nous sommes dans un abattoir. Moi ce qui m'interroge, c'est la façon avec laquelle l'association s'est infiltrée de manière illégale dans l'abattoir."
"Nous avons tous intérêt à respecter le bien-être animal", assurait la direction de l'abattoir de Bazas à France Bleu Gironde lors d'une interview réalisée en 2016. Pourtant cette année-là, selon L214, "un rapport des services vétérinaires (...) avait déjà identifié les dysfonctionnements qui perdurent 7 ans plus tard". Outre sa plainte contre l'abattoir, l'association annonce également un recours en responsabilité contre l'Etat pour manquement à sa mission de contrôle.
La vidéo de L214, "coup de grâce" d'un abattoir en sursis ?
"Nous avons tous intérêt à respecter le bien-être animal", assurait la direction de l'abattoir de Bazas à France Bleu Gironde lors d'une interview réalisée en 2016. Pourtant cette année-là, selon L214, "un rapport des services vétérinaires (...) avait déjà identifié les dysfonctionnements qui perdurent 7 ans plus tard". Outre sa plainte contre l'abattoir, l'association annonce également un recours en responsabilité contre l'Etat pour manquement à sa mission de contrôle.
Depuis la faillite, début juillet, de l'entreprise Fonmarty, l'abattoir de Bazas est le premier employeur de la commune. Géré par une société d'économie mixte à opération unique (Semop), le site compte 12 salariés mais, comme le rappelait France 3 Nouvelle-Aquitaine en avril 2023, il fait également vivre une centaine d'agriculteurs, des livreurs et des vétérinaires. Confronté à la baisse de la consommation de viande, l'abattoir connaît de grandes difficultés financières depuis de nombreuses années.
"Aujourd'hui, nous sommes en pleine restructuration et les choses avançaient positivement. Et là, je me demande si L214 ne se sert pas de ces images pour donner le coup de grâce à l'abattoir de Bazas qui est pourtant d'une nécessité étant donné que nous avons des éleveurs du Gers, du Lot-et-Garonne et des Landes qui viennent faire abattre leurs animaux ici", rappelle Nicole Coustet, la présidente de la Communauté de communes du Bazadais.
Une nouvelle inspection ordonnée par la préfecture
Suite au signalement de L214, la préfecture de la Gironde annonce qu'elle ordonne "une nouvelle inspection complète" et "sans délai" de l'abattoir. Alors que les services de l'Etat sont également mis en cause par l'association, la préfecture estime que "la vidéo (...) ne reflète pas la réalité du fonctionnement de cet abattoir régulièrement contrôlé."
"En 2022, indique la préfecture dans son communiqué de presse, les inspections ont montré des difficultés de maintenance préventive et de contrôle de la maintenance, des insuffisances dans l'exploitation des résultats de l'audit de bonnes pratiques en matière d'hygiène alimentaire, d'absence de plan de formation relatif à la protection animale et de quelques défauts de formalisation de procédures."
Un courrier d'avertissement a également été notifié en février 2023 à l'abattoir pour une "inadéquation de l'équipement pour l'abattage des porcs d'un poids inférieur à 40kg. Le professionnel a donc décidé de refuser l'abattage de ces porcelets."
Enfin, ajoute la préfecture de la Gironde, une inspection coordonnée des trois chaînes d'abattage menée du 28 mars au 21 avril 2023 a conclu "à la conformité de l'établissement" sur le volet immobilisation.
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La préfecture de la Gironde avait ordonné un contrôle après la publication d'une vidéo de L214. L'inspection, réalisée ce 27 juillet, n'a "pas relevé d'anomalies majeures pour justifier une suspension d'activité", mais "des mesures correctives doivent être apportées dans les plus brefs délais".
Le tribunal de commerce de Bordeaux se prononce ce mercredi sur l'avenir de l'abattoir de Bazas. En redressement depuis février dernier, le site, qui emploie 10 salariés, pourrait être liquidé. Eleveurs et élus du Sud-Gironde espèrent que "l'outil de travail de toute la filière" sera sauvé.
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